Le rapport du vérificateur général démontre que le programme d’achat des F-35 présente des lacunes et que les ministres se sont à peine engagés

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Le brouhaha qui a suivi la parution du rapport du vérificateur général le 3 avril peut être qualifié en étant approprié quand on se place dans le contexte du dilemme. Les estimations aberrantes du coût de ces avions de chasse et le fait que le gouvernement conservateur, alors minoritaire, se soit concerté pour cacher à un comité parlementaire tous les renseignements au sujet de cet achat; voilà certaines des raisons pour lesquelles le gouvernement a été, fait historique, reconnu coupable d’outrage au Parlement.

Les conservateurs ont beaucoup parlé du fait qu’ils croient que cette accusation historique évoque peu de chose pour les personnes « à l’extérieur d’Ottawa ». Si seulement c’était vrai ! Cependant, le rôle du Parlement est de contrôler les agissements de notre système politique. Au haut de la chaîne se trouve le concept de responsabilité ministérielle, quelque chose que nous ne voyons guère plus.

Le vérificateur général est un haut fonctionnaire du Parlement dont le rôle, établi en 1868, est de contrôler les dépenses du gouvernement. Il permet qu’une analyse véritable soit effectuée par un tiers parti pour faire contrepoids à la jungle politique d’un gouvernement et d’une opposition politique qui entoure le budget et les autres détails des dépenses.

Le rapport déposé en avril est accablant et révèle un si grand nombre d’affirmations que les conservateurs ont faites au sujet du processus d’achat et de l’estimation des coûts des F-35 qu’il rend mal au cœur. Les conservateurs ont certainement perdu à jamais leur prétention à être de bons gestionnaires de l’économie. Un bon gestionnaire donnerait des coups de pied dans les pneus de cet avion qui, au moment de la signature, représentait le plus important achat du gouvernement fédéral de l’histoire du Canada, mais ces gens-là ne l’ont pas fait.

Le plus honteux, c’est la façon dont les conservateurs ont dépeint ceux qui mettent en question l’achat des F-35, les qualifiant de personnes mal informées, antimilitaristes voir même antipatriotique. Il se trouve que deux des plus naïfs de tout le processus ont été les deux derniers ministres de la Défense. Ils ont laissés un brouillard de désinformation autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Parlement lorsqu’ils répondaient aux critiques basées sur des concernes légitimes. On sait que les coûts sont hors de contrôle et que les ministres n’ont pas fait preuve de responsabilité. Les partisans de « l’austérité » ont fait preuve d’un mauvais sens d’affaires et d’un mauvais jugement politique.

Le chien s’est fait frapper par sa queue. Le premier ministre refuse de respecter les contrepoids de notre système parlementaire et d’exiger une ou deux démissions. Les règles du Parlement ne sont pas un simple jeu d’échec, elle nous offre une protection indispensable contre la corruption et contre les gens qui présument qu’ils peuvent diriger le Canada comme s’ils règnent un club privé.

Rappelez-vous que les conservateurs ont été opportunistes à la suite de gouvernements libéraux accablés par les scandales en promettant de rendre le Parlement plus éthique et plus transparent. Je crois que les conservateurs ne se souviennent pas de cette promesse ou définissent mal ces deux mots.

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