Un accident nucléaire qui résonne à travers le monde comme une alarme dit Hughes

La députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

La double tragédie qui a frappé le Japon la semaine dernière est en soi déjà assez horrible, avec les ravages causés par le tremblement de terre et le tsunami, qui ont balayés vies et collectivités, bouleversant à jamais le Japon en quelques instants. Mais les accidents qui se sont produits, dans les jours qui ont suivi, dans deux centrales nucléaires suscitent l’effroi dans le monde entier alors que la situation dégénère en scénario catastrophe.

Cette double tragédie est sans précédent et, une semaine déjà après qu’elle se soit produite, nous ne savons toujours pas quand la situation se normalisera. La vie de celles et de ceux qui vivent à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima ne sera plus jamais comme avant. Ce qui a été épargné par le tremblement de terre et le tsunami sera réduit à néant par les réacteurs nucléaires, puisque la zone entourant la centrale demeurera inhabitable. Tout a disparu en un instant, et personne n’a eu le temps de s’y préparer. Juste le temps de fuir.

Les Canadiens ont bien des leçons à tirer de la série d’évènements qui laissent le Japon pantelant. La première est que l’on a toujours intérêt à se préparer à l’inévitable. La seconde est que la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a filtré l’information qu’elle donnait au gouvernement.

Le gouvernement a affirmé à la population, et au monde entier, que la situation était moins dangereuse qu’elle ne l’était vraiment en se fondant sur l’information tronquée que la TEPCO lui avait fournie. Le Premier ministre japonais est d’ailleurs allé exprimer en personne au Conseil d’administration de TEPCO sa colère à ce sujet. Le fait que TEPCO ait pu dissimuler de l’information dans le cadre d’une telle crise devrait résonner à nos oreilles comme une alarme, et nous faire réfléchir à ce que peuvent faire des sociétés lorsque leurs intérêts vont à l’encontre de la sécurité publique.

Nous pouvons également tirer les leçons de la façon dont le Japon s’était préparé et a réagi. La préparation aux tremblements de terre y est enseignée aux enfants à l’école et fait l’objet d’exercices réguliers. Conçus pour résister aux tremblements de terre, les bâtiments ont permis de sauver d’innombrables vies, tout particulièrement à Tokyo, qui a été ébranlée, mais est demeurée en grande partie intacte.

La réaction de la population japonaise suscite l’admiration : presque toutes les collectivités voisinage font tout ce qui est en leur pouvoir pour venir en aide aux réfugiés et aux sans-abris. La population est extrêmement en colère contre son gouvernement pour sa mauvaise gestion de la catastrophe nucléaire, mais on n’observe pour autant aucun désordre.

Le Canada lui aussi est exposé aux tremblements de terre. Une secousse de magnitude 4,3 a ébranlé lundi dernier la ville d’Hawksebury, qui est située, dans l’Est ontarien, à tout juste 80 km de Montréal, l’une des villes canadiennes les plus exposées aux séismes. On s’attend à ce que Vancouver soit, tôt ou tard, touché par un tremblement majeur. Certaines informations rendues publiques la semaine dernière semblent indiquer que la ville n’est pas aussi bien préparée qu’elle le devrait à une telle éventualité.

C’est au gouvernement qu’incombent les plus grosses responsabilités en la matière. C’est là où la bureaucratie peut se révéler utile et sauver des vies. Réglementations, formations, information, planification et protocoles sont autant de responsabilités relevant du gouvernement. Ce sont des responsabilités onéreuses, qui ne sauraient être confiées au secteur privé si l’on veut garantir une sécurité publique digne de ce nom.

Plus près de chez nous, l’Ontario compte 20 réacteurs nucléaires, 28 si l’on inclut les réacteurs de recherche du centre de Chalk River. Sur le lac Huron, on trouve également des réacteurs dans la péninsule de Bruce, ainsi qu’au Michigan. De fait, tous les Grands Lacs, à l’exception du Lac Supérieur, comptent des centrales nucléaires sur leurs rives. Au lendemain d’une tragédie où tout a tourné au pire, le fait d’envoyer des réacteurs usagés en recyclage à l’étranger devrait être considéré comme une opération beaucoup plus risquée qu’initialement prévu. Et les Grands Lacs sont trop fragiles et trop précieux pour que l’on puisse les mettre en péril.

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