HUGHES: “Faire adopter une loi de retour au travail, c’est prendre parti”

La Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Le gouvernement a annoncé cette semaine qu’il mettrait fin par voie législative au conflit de travail à Postes Canada. Il prend ainsi parti et se range du côté d’un employeur qui cherche à démanteler les régimes de pension.  C’est un choix dangereux qui démontre qu’il fait passer les intérêts des localités rurales et éloignées après ceux des grandes entreprises qui bénéficient le plus de ses politiques.

La prise de position du gouvernement en faveur de la direction de Postes Canada est une gifle en plein visage des travailleurs canadiens qui voient de plus en plus de régimes de retraite faire faillite et de plus en plus d’aînés vivre dans la pauvreté.  Les régimes à cotisations déterminées ne sont qu’un jeu de pile ou face.  Tout ce qu’ils garantissent aux employés c’est le taux de cotisation.

Plusieurs des arguments invoqués en faveur de ces régimes sont empreints de cynisme.  Ce n’est pas parce que certains n’ont pas de régime à prestations déterminées qu’il faut démanteler ceux qui existent.  Il faudrait travailler non pas à diminuer les pensions, mais à les bonifier.

Ce qui est plus inquiétant dans ce conflit de travail, ce sont les appels à la privatisation de Postes Canada, car une telle mesure signerait l’arrêt de mort du service postal dans les régions rurales et éloignées ou en ferait monter le prix en flèche.

Postes Canada est une institution nationale.  C’est une société d’État indépendante qui assure un niveau de service plus ou moins égal à tous les Canadiens.  Si on le laisse s’atrophier en cédant les éléments les plus lucratifs à des intérêts privés, sa santé financière s’en trouvera compromise.

Sous la dernière législature, les conservateurs et les libéraux ont amputé les opérations de Postes Canada du lucratif courrier international en faveur d’entreprises de réexpédition.  C’était là affaiblir considérablement la capacité fiscale de la société. Plus on laisse les intérêts privés s’emparer des fonctions de Postes Canada, plus ils privilégieront les gros marchés au détriment du service postal moins payant des régions rurales et éloignées.  Ce serait courir à l’échec de Postes Canada. 

Vu l’immensité du territoire et la concentration de la population le long de la frontière américaine, il faut éviter les mesures qui ont pour effet de rendre plus difficile la vie dans les localités petites ou éloignées.  Il nous faudra de solides collectivités dans le Grand Nord quand le passage du Nord-Ouest deviendra une voix navigable dans un avenir rapproché.  Notre prétention à la souveraineté dans l’Arctique est renforcée par la présence de ces localités.  Si on laisse Postes Canada péricliter, les entrepreneurs ne se bousculeront sûrement pas au portillon pour assurer le service dans le Grand Nord et une autre raison de vivre dans les régions éloignées disparaîtra.

Face aux appels à la privatisation de Postes Canada, ce que le gouvernement doit faire saute aux yeux.  Il doit résister à sa tendance à faire une confiance aveugle aux marchés et accepter qu’il y a des cas où l’État a un rôle à jouer dans une activité rentable qui est à la fois une entreprise et une grande institution nationale.

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