La démocratie ne doit pas être tenue pour acquise ni mise de côté au nom de l’opportunisme dit Hughes

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Le téléphone sonne. Vous répondez. Une sirène de navire se fait entendre et, comme bien des gens, vous raccrochez dès que l’enregistrement commence à jouer : « Bonjour, ici votre capitaine… » Vous avez reçu un appel automatisé.

Tout comme les enquêtes sur les billets contrefaits ne devraient pas porter uniquement sur le papier, les allégations de fraude électorale et de suppression de votes ne devraient pas porter uniquement sur les appels automatisés. Un nom accrocheur pourrait nous faire perdre de vue l’objectif de l’enquête et en quoi cela constitue un affront grave au processus démocratique.

La vérité est que tous les partis politiques appellent les électeurs pendant une campagne électorale pour tenter d’établir un contact avec leurs partisans. Ces appels peuvent aussi permettre d’identifier des électeurs qui ne sont pas des partisans. Dans une campagne honnête, on ne communiquera pas à nouveau avec ces derniers, car ils ne méritent pas l’attention du candidat ou du parti qu’ils avouent ne pas appuyer.

Peu de faits sont connus dans le scandale qui fait rage actuellement. Nous savons que dans la circonscription de Guelph, de nombreux électeurs s’étant déclarés partisans des libéraux ont reçu des appels trompeurs le jour du dernier scrutin fédéral. Les appels qu’ils ont reçus semblaient provenir d’Élections Canada et les dirigeaient vers le mauvais bureau de vote ou vers un bureau de vote inexistant.

L’objectif de ces appels est évident. Tromper et frustrer les électeurs afin qu’ils n’aillent pas voter. Présumer effrontément que les électeurs croiraient l’appel et abandonneraient lorsque les renseignements trompeurs ne les mèneraient nulle part. Même si tous les électeurs ainsi ciblés avaient réussi à aller voter, cela constituerait de la fraude. Tout comme un vol à l’étalage reste un vol à l’étalage même si le voleur est attrapé et que le vendeur récupère sa marchandise.

La fraude électorale est un crime fédéral au Canada et les personnes qui en sont reconnues coupables peuvent  recevoir une amende ou une peine d’emprisonnement, ou les deux. La loi ne fait pas de distinction entre empêcher un électeur de voter au moyen d’un appel trompeur ou l’en empêcher physiquement. De telles lois sont l’apanage d’une démocratie mature qui reconnaît les obstacles à des élections justes et ouvertes.

Le Canada est perçu comme une démocratie modèle à l’échelle internationale et nationale. Il est donc impératif que ce scandale porte uniquement sur les allégations de fraude. On laissera à d’autres tribunes, non pas à une enquête sur une fraude, le soin de décider si les appels de partis politiques sont une nuisance pour ceux qui les reçoivent et devraient être visés par le service de retrait de numéro de téléphone.

Pendant que j’écris ces lignes, toute cette affaire continue d’évoluer. On rapporte maintenant que des milliers d’ajouts de dernière minute à la liste des électeurs dans une circonscription de Toronto pourraient ne pas respecter l’exigence minimale de fournir une adresse dans la circonscription – ou une adresse légitime dans certains cas. Mais il est clair que la règle de droit doit prévaloir. Élections Canada doit avoir les ressources et la liberté d’enquêter en profondeur sur les allégations.

Nous vivons dans un pays démocratique. La façon dont ces allégations seront résolues décidera si ce commentaire est vrai ou faux.

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