Carol en contemplation “Le transport ferroviaire doit être plus sécuritaire pour les collectivités”

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Parmi les dossiers qui auront marqué le mandat des conservateurs au gouvernement est celui de la tendance inexorable vers l’autoréglementation des industries. Dans le passé, le Canada pouvait compter sur une réglementation solide et à une surveillance publique pour assurer la gestion des risques et ainsi protéger le public. La mise au rancart de cette méthode éprouvée s’est graduellement et délibérément. Nous en avons été témoins avec l’inspection des aliments, et la surveillance et la protection de l’environnement. Nous avons constaté une fois de plus que c’est désormais le mode de fonctionnement de notre secteur ferroviaire.

Le récent déraillement et l’incendie subséquent qui sont survenus à Plaster Rock, au Nouveau‑Brunswick, et qui ont forcé l’évacuation de résidents de cette petite collectivité sont le second accident ferroviaire impliquant du pétrole brut au Canada en moins de six mois. Bien des gens se souviendront du déraillement catastrophique et meurtrier qui a marqué la petite municipalité de Lac‑Mégantic, au Québec, l’été dernier. Outre ces deux accidents, un autre déraillement explosif est survenu près de Gainford, en Alberta, en octobre et a forcé l’évacuation d’une centaine de personnes.  Dans notre circonscription, les gens de White River n’oublieront pas sitôt le déraillement et le déversement de pétrole brut au début du mois d’avril.

De toute évidence, l’autoréglementation du transport ferroviaire ne fonctionne pas, mais le gouvernement refuse de l’admettre. Lorsque les néo‑démocrates ont suggéré que le Comité des transports de la Chambre des communes se réunisse de toute urgence l’été dernier pour se pencher sur la tragédie de Lac‑Mégantic, le gouvernement leur a dit que c’était trop tôt. Six mois plus tard, alors que les wagons-citernes brûlent encore au Nouveau-Brunswick, il semble que ce report ait coûté cher.

Comme l’a dit Thomas Mulcair, on ne peut que louer le ciel qu’il n’y ait pas eu de blessés à Plaster Rock. Il ne faut toutefois pas se fier à notre bonne étoile. Le moment est venu de donner la priorité à l’intérêt public et d’abandonner une méthode qui n’a pas donné les résultats escomptés.

Le moment est également venu d’adopter un système par lequel les collectivités seront informées des marchandises dangereuses qui traversent leur territoire. Nous savons que le pétrole brut peut être transporté de manière sûre par rail et par oléoduc, mais il faut que le travail soit bien fait. Le Canada fait piètre figure au chapitre de la modernisation des wagons-citernes; les nouveaux wagons-citernes qui sillonnent maintenant les États‑Unis pourraient atténuer l’impact des déraillements, alors que de nouveaux systèmes de freinage pourraient réduire le nombre de déraillements.

Il faudra réfléchir à tous ces points lorsqu’on discutera cet hiver de la construction éventuelle de l’oléoduc de Northern Gateway. Le gouvernement nous a déjà avertis que si on ne construit pas cet oléoduc, il faudra faire davantage appel au transport ferroviaire pour acheminer le pétrole brut. Le gouvernement a toutefois oublié de dire aux Canadiens que des mesures de sécurité resserrées et une surveillance publique accrue pourraient rendre le transport ferroviaire nettement plus sûr. C’est ce que le gouvernement devrait faire, mais il s’y oppose farouchement pour des questions d’idéologie, car il croit que le fait d’accorder la priorité à la sécurité du public contrariera le secteur des affaires, qui y verrait une intrusion du « gouvernemaman ».

Nous ne devons pas diaboliser le transport ferroviaire. Le transport ferroviaire est un moyen peu coûteux, écologique et sécuritaire pour transporter les marchandises et les passagers. Nous devons par contre réaffirmer notre droit de surveiller l’application des mesures de sécurité et donner aux organismes de réglementation des pouvoirs suffisants pour encourager les sociétés de transport ferroviaire à écouter et à se conformer. Les sociétés de transport ferroviaire devront ouvrir leur portefeuille, bien entendu, mais quand le PDG du CP reçoit presque 50 millions de dollars en salaire et en bonis, on sait qu’il y a suffisamment d’argent dans la caisse pour faire en sorte que le transport ferroviaire soit sécuritaire pour le Canada et les collectivités qu’il traverse.

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