Carol en contemplation : Il va falloir regarder un peu la période des questions

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

La plupart des gens n’ont ni le temps ni le goût de regarder la période des questions. C’est peut-être aussi bien, vu la manière dont elle se déroule ces derniers temps. Il est généralement reconnu que les Canadiens ne voient pas d’un bon œil le caractère conflictuel du Parlement. Les événements de cette semaine dépassent toutefois de loin les remarques acérées et le chahut habituels pour la galerie. Je veux parler des réponses absurdes et ridicules aux questions posées par Thomas Mulcair sur la nature et la durée de la mission militaire à laquelle le Canada s’est joint en Iraq.

En l’absence du premier ministre, on pourrait s’attendre à ce qu’un autre ministre réponde au chef de l’Opposition. On aurait pu penser au ministre de la Défense nationale ou au ministre des Affaires étrangères, compte tenu du sujet de la question. Mais non, plutôt que de donner la parole à l’un des poids lourds du Cabinet, le gouvernement a choisi de confier la tâche au secrétaire parlementaire du premier ministre. Les réponses données par ce député étaient insultantes pour tous sauf les partisans les plus endurcis, et je suis persuadée que beaucoup d’entre eux avaient honte du manque complet de pertinence et du mépris absolu à l’égard du langage parlementaire acceptable.

Pour être bien claire, il ne s’agissait pas du jeu d’esquive dont il semble parfois que le Parlement se nourrit. C’était une diatribe truffée de jurons lancée contre les néo-démocrates pour une publication Facebook attribuée à un employé présumé du parti et datant de juillet.

Lorsque la question a été posée de nouveau sur un ton très clair, la réponse impolie a été répétée. Constatant que le secrétaire parlementaire se contenterait de répondre par le ridicule, des jurons et des attaques opiniâtres, le chef de l’Opposition a demandé au président de la Chambre des communes d’intervenir. Le président a affirmé qu’il avait les mains liées, puis a fini par punir le chef de l’Opposition pour avoir dit ce qu’il pensait de son efficacité en la matière. Ce faisant, le président a peut-être donné le signal qu’il est désormais acceptable de proférer des jurons en Chambre.

Dans les jours qui ont suivi, un article paru dans le Halifax Chronicle a démontré avec rigueur que le président est sélectif quand il s’agit d’affirmer qu’il a les mains liées. Certaines tendances se dégagent, et l’article réclame un nouveau président. C’est peut-être y aller un peu fort, mais il est difficile de conclure à la neutralité du président. Peut-être que la nature du poste ne le permettrait pas. J’ai entendu cette explication en termes simples du rôle du président : il est comme l’arbitre au base-ball, sauf qu’il joue aussi dans une des équipes.

Que la solution vienne de l’intérieur du Parlement ou d’ailleurs, chose certaine, quelque chose doit changer. Le gouvernement ne peut pas offrir le ridicule et des conjectures infectées de jurons en guise d’explications de ses décisions. J’ai dit au départ que c’était peut-être aussi bien que les gens ne soient pas à l’écoute, mais la solution serait peut-être que les gens s’y intéressent en assez grand nombre pour que des forces externes au Parlement demandent des comptes au gouvernement. Ce serait là la réponse la plus démocratique à un problème qu’il faudrait enrayer.

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