Registre des armes à feu suscite une frénésie

La décision sur le registre des armes à feu n’est pas prise à la légère

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Depuis quelques semaines, le registre des armes à feu suscite une telle frénésie dans les médias que je me vois dans l’obligation d’écrire un autre article sur le sujet.  On prétend que la question oppose le milieu urbain au milieu rural mais il est clair que l’on trouve des partisans et des opposants tant dans les villes que dans les campagnes, dans toutes les régions du pays, y compris dans la circonscription d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing : de Hearst à Smooth Rock Falls, de Manitouwadge à Wawa, de Chapleau à Nairn Centre et d’Espanola à Manitoulin Island, des personnes m’ont fait part de leur appui au registre et d’autres, de leur opposition à celui-ci.

Lors du dépôt du projet de loi C-391, j’ai appuyé son renvoi au comité en raison de sa grande importance pour la circonscription.  J’avais l’impression qu’il était temps d’examiner la législation existante afin de déterminer s’il fallait abolir ou amender le projet de loi. Au cours des délibérations sur le registre des armes à feu, j’ai pris connaissance des opinions des électeurs communiquées par courriel, par lettre, au téléphone et en personne ainsi qu’à la suite d’un envoi dans lequel j’invitais les électeurs à me faire part de leurs réflexions sur le sujet. J’ai aussi assisté à un exposé par un chercheur impartial pour la Bibliothèque de la Chambre des communes, examiné les témoignages présentés aux audiences du comité, parlé avec des lobbyistes pour et contre le maintien du registre, lu des rapports et analysé longuement la question en caucus. Des arguments convaincants expliquant pour quelles raisons nous devrions abolir le registre des armes à feu et pour quelles raisons nous devrions le maintenir ont été présentés.

Il n’y a aucun doute que, lorsque les libéraux ont créé le registre, à la suite du massacre de Montréal, nous nous sommes retrouvés avec un outil qui coûtait plus cher qu’il ne l’aurait dû et qui était loin d’être parfait et ce, parce que le gouvernement libéral était peu disposé à écouter ce que les gens avaient à dire sur le sujet. Cependant, en 2006, à la suite des enquêtes faites par le vérificateur général du Canada, le registre a été transféré du ministère de la Justice à la GRC. Le coût du maintien du registre a énormément diminué et se situe maintenant à environ 4,1 millions de dollars par année.  C’est vraiment beaucoup d’argent mais il n’y a pas lieu de s’en surprendre compte tenu de l’envergure du projet; en fait, le registre ne coûte environ que dix cents par Canadien par année. 

J’ai été très troublée par les tactiques utilisées par les conservateurs concernant le registre. Depuis des années, ils utilisent cette question pour se mettre en valeur et pour recueillir des dons qui remplissent leurs coffres.  Dernièrement, les députés conservateurs ont publié des annonces dans les circonscriptions rurales pour demander aux électeurs de faire pression auprès de leur député sur le sujet et ils s’en prennent aux grandes associations policières du Canada en les qualifiant de groupes d’« intérêt spécial ». Jusqu’à maintenant,  ils ont réussi à dégoûter des alliés possibles et utilisé des interprétations absurdes de la constitution afin d’éliminer tout compromis politique. Ce n’est pas de cette façon que l’on jette des ponts entre opposants et partisans. En fait, les conservateurs font en sorte qu’il est difficile d’adopter une position qui se rapproche de la leur sur cette question.

Si seulement les conservateurs mettaient autant d’ardeur à s’attaquer à la crise dans le secteur forestier ou à l’amélioration des régimes de retraite, nous aurions sans doute déjà réglé certains de ces problèmes et nous vivrions et travaillerions dans le monde meilleur que nous souhaitons tous.

Les néo-démocrates ne veulent pas demeurer inactifs et laisser cette question diviser encore plus les Canadiens.  Il est le devoir des représentants élus de trouver des solutions qui jettent des ponts entre les Canadiens d’opinions contraires. En nous basant sur les réactions communiquées aux députés du NPD dans les circonscriptions rurales, nous avons pu montrer à nos collègues en milieu urbain certains des problèmes posés par le registre et nous avons pu travailler en vue de trouver une solution. 

Nous proposons des mesures marquées du sceau du gros bon sens afin d’améliorer les  lois actuelles sur les armes à feu :

1.            Imposer une amende plutôt qu’une sanction pénale à ceux qui omettent d’enregistrer une arme            d’épaule, pour une première infraction.

2.            Protéger les droits autochtones conférés par traité et respecter les modes de vie traditionnels.

3.            Mieux protéger  les renseignements confidentiels des propriétaires d’armes à feu.

4.            Veiller à ne jamais imposer des frais pour l’enregistrement des armes d’épaule.

5.            Autoriser les municipalités à interdire les armes de poing, si les citoyens en décident ainsi.

6.            Améliorer le partage des renseignements importants sur la santé mentale entre les organismes d’application de la loi et les organismes militaires pour déterminer les menaces à la sécurité publique et prendre les mesures nécessaires.

Ces mesures seront déposées dès la reprise parlementaire.

Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

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