Les frais d’internet doivent se justifier d’abord aux yeux du consommateur

La Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing

Pour mesurer à quelle vitesse la technologie peut transformer une société, il suffit de songer à l’internet.  Il y a à peine 20 ans, l’internet était une nouveauté qu’on regardait avec une certaine méfiance. Le voilà aujourd’hui dans presque tous les secteurs de la société.

Dans les débuts, l’accès à l’internet se faisait uniquement par modem.  Bien que cette technologie reste en usage – notamment dans certaines parties d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing –, de nouveaux dispositifs d’accès augmentent la vitesse de réception et de transmission de données et améliorent la capacité d’interaction sur le réseau.

Il va de soi que cette évolution rapide de la technologie s’accompagne d’une foule de problèmes.  Certains se régleront d’eux-mêmes, d’autres susciteront des débats animés et exigeront l’intervention du gouvernement comme on l’a vu cette semaine.

Après que le CRTC a autorisé les fournisseurs de service internet à pratiquer la facturation à l’utilisation, le tollé des consommateurs a poussé le gouvernement à agir.  Cette semaine, le ministre de l’Industrie a ordonné au CRTC de revenir sur sa décision. C’est justement ce que les néo-démocrates réclamaient tout comme ils réclament depuis longtemps qu’on améliore l’accès et la vitesse de l’internet.

Les fournisseurs de service internet prétendent que la facturation à l’utilisation éviterait au petit consommateur de subventionner les accapareurs qui monopolisent la bande passante.  Ils soutiennent que la facturation à l’utilisation rendrait les choses plus équitables, mais ils négligent un certain nombre de problèmes flagrants tout en passant sous silence la raison probable de leur demande – l’entrée de Netflix au Canada.

Les grands fournisseurs de service internet sont souvent des entreprises qui louent des films aux Canadiens, leur vendent le câble et raflent une bonne partie de leur budget de divertissement.  Face à une concurrence sérieuse de la part des AppleTV et des Netflix et à la diffusion en direct sur internet, les fournisseurs veulent continuer à puiser dans les poches du consommateur même s’ils n’améliorent pas vraiment le service qu’ils lui offrent.

Ils ont demandé et le CRTC a autorisé les fournisseurs à pratiquer la facturation à l’utilisation, mais le CRTC aurait dû veiller à mieux protéger le consommateur d’autant plus qu’il y a des failles flagrantes dans les arguments en faveur de ce mode de facturation.

Les fournisseurs prétendent qu’ils se penchent sur les accapareurs qui monopolisent le système, mais en fixant des allocations mensuelles, ils oublient qu’une personne pourrait utiliser la sienne d’un coup.  Un grand nombre de consommateurs pourraient faire la même chose en même temps, ce qui encombrerait vraiment la bande passante, mais la vraie raison est ailleurs.  

Le CRTC aurait dû exiger la justification et vu que la facturation à l’utilisation disposeraient d’une bande passante minimale qui excède de loin les besoins d’un grand nombre de consommateurs qui utilisent peu l’internet – par exemple, pour envoyer et recevoir des courriels et naviguer sur quelques sites.  Voilà pour le coup ce qui ferait subventionner les gros usagers par les petits et qui démasque les intentions apparemment altruistes des fournisseurs.

Si on ajoute à cela que le Canada retarde sur une bonne partie du monde quant aux frais d’internet et à la vitesse de débit, on comprend que le ministre n’ait pas eu d’autre choix que d’intervenir.  Il a dit qu’il étudierait la question et les gros fournisseurs de service internet devraient en faire autant, car nous constatons que les gens les plus avertis dans ce débat sont les consommateurs.

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